mardi 17 novembre 2009

Nicolas Dupont-Aignan répond au Collectif


Cher Monsieur,

J’ai pris connaissance avec attention du courriel que m’ont adressé les membres du Collectif 100% contre, réunissant des habitants de Grigny protestant contre l’augmentation des impôts locaux préconisés par le Préfet.

A vrai dire, dans un premier temps, je ne souhaitais pas répondre à ce document au motif qu’il s’agit d’une affaire exclusivement municipale et qu’il est difficile de l’extérieur de juger de la gestion d’une ville et de la pertinence des mesures prises pour en rétablir les finances.

Cependant, au–delà du strict cas de Grigny, cette affaire pose le problème des villes sur lesquelles l’Etat s’est défaussé pour régler les problèmes sociaux sans apporter les contreparties financières nécessaires.

En effet, nul ne peut penser qu’une ville dont la population a été multipliée par 20 en 30 ans, et qui surtout a accueilli, par la construction de Grigny la Grande Borne, des habitants en situation de grande précarité sociale, pouvait être à même d’assumer le coût financier des services publics nécessaires à cet accroissement de population, même avec le concours de la dotation de solidarité urbaine !

J’ai souvenir, pour avoir été porté aux affaires municipales de la ville d’Yerres en 1995 et avoir moi-même hérité d’un endettement de 45 millions d’euros, d’avoir été placé devant un dilemme : soit accepter de déclarer la ville en faillite, soit renégocier les dettes et demander un effort considérable à la population.

J’ai alors, sachez-le, augmenté la taxe d’habitation de 46% !

Mais, sachant que 51% des Grignois seulement sont contribuables, la charge à répartir serait intolérable.

C’est pourquoi, à défaut d’une vraie péréquation entre les villes, que je demande depuis fort longtemps, je considère qu’en l’occurrence c’est à l’Etat de prendre en charge le déficit structurel de Grigny, qu’il a lui-même contribué à fabriquer en concentrant sur les épaules d’un petit village les charges et missions sociales d’une ville nouvelle.

Veuillez agréer, Cher Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués.

Nicolas DUPONT-AIGNAN
Député-Maire d'Yerres

1 commentaire:

  1. A la lecture des nombreux éléments factuels sur lesquels M. Dupont-Aignan appuie la prise de position ci-dessus, on ne peut nier qu'il a vraiment pris le temps d'étudier notre cas.

    Pour cela, nos sincères remerciements.

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